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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 22:11

 

Merci au Rav 'Hazan de universtorah

 

Le jeune du 10 Tévète




Retour en Babylonie des armées 
victorieuses de Nabuchodonosor
      Durant 850 ans, le peuple d'Israël a habité le pays de Cana'ane depuis le jour où ils y étaient entrés sous les ordres de Yéhochoua'. Plus de 20 générations s'y sont succédées jusqu'à l'époque où Nabuchodonosor, roi de Babylone, conquit le pays et emmena captifs les habitants, en Mésopotamie. 

      Sur ces huit siècles et demi, 440 années se sont écoulées jusqu'à la construction du Temple de Salomon, et 410 années jusqu'à sa destruction par les Chaldéens. L'Éternel avait promis à Abraham " tout le pays que tu aperçois, je te le donne, et ta descendance, à perpétuité ! " (Gen. 13, 15).

      Mais cette promesse était assortie d'une condition (Lev. 20, 22) : " observez toutes Mes lois et tous Mes statuts, et les exécutez, afin qu'il ne vous rejette point, ce pays où Je vous mène pour vous y établir" ! 

      De même " craignez que cette terre ne vous vomisse si vous la souillez, comme elle a vomi le peuple qui l'habitait avant vous" (Lévitique 18, 28) ! Rachi remarque à ce propos : " on peut comparer cela à un fils du Roi à qui l'on fait manger une chose répugnante : elle ne se conserve pas dans ses intestins, ceux-ci la rejettent! " ainsi le Saint béni soit-Il ne garde pas ceux qui transgressent Sa loi! 



Nabuchodonosor tuant les enfants 
du Roi Sédécias à ses yeux
      On sait que sur les 20 générations qui ont séjourné en Erèts Israël avant que la terre les rejette, nombreuses étaient celles qui n'ont pas observé l'alliance, qui ont souillé le pays en y pratiquant l'idolâtrie, adorant le Baal, l'Astarté et les dieux de tous les peuples ... ". 

      De même, tous les chefs des prêtres et le peuple multiplièrent leurs félonies, en se livrant à toutes les abominations des peuples, et souillèrent la Maison de l'Éternel, sanctifiée par Lui à Jérusalem. Ils raillaient les messagers de Dieu, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes, jusqu'à ce que le courroux du Seigneur s'accrut contre son peuple, de façon irrémédiable " (II Chroniques 36). 

      Alors, dans la neuvième année du règne de Sédécias, le dixième mois, le dixième jour de ce mois, Nabuchodonosor Roi de Babylone, marcha avec toute son armée contre Jérusalem. Il campa sous ses murs, et on éleva des retranchements tout autour. La ville subit le siège jusqu'à la onzième année du règne de Sédécias ... Le neuf du quatrième mois, la ville fut ouverte par une brèche " (II Rois, 25, 1-3). " Le dixième jour du cinquième mois ... Nébouzaradan chef des gardes, entra dans Jérusalem, il mit le feu au Temple du Seigneur ... " (Jérémie 52, 12-13). 

      Ainsi, le commencement du châtiment, eut lieu le 10 Tévète, jour funeste où Jérusalem fut investie par Nabuchodonosor ! C'est la raison pour laquelle le jeûne de Tévète a été fixé.



. But du jeûne : réparer ses fautes



      Le 10 Tévète - comme toutes les dates fixes d'abstinence où la Communauté entière jeûne en mémoire des malheurs qui nous ont accablés à ces dates - a été institué afin de réveiller nos cœurs au retour vers Dieu et de frayer la voie à la pénitence. 

      Ce jeûne doit nous rappeler notre mauvaise conduite et celle de nos pères, conduite semblable à la nôtre, qui a amené aux uns et aux autres les épreuves dont nous souffrons encore aujourd'hui. Ce souvenir nous incitera à faire Téchouva, ainsi qu'il est dit (Lev. 26, 40) : " …ils confesseront leurs péchés et les péchés de leurs frères " (Extrait de Rambam Hilkhote Téchouva, chap. 5). 

      En effet, nos Sages ont dit (Yérouchalmi Yoma chap. 1) : " toute génération qui ne voit pas le Temple reconstruit est fautive comme si elle en avait causé la destruction. Ainsi, chaque génération peut, en revenant vers Dieu de tout son cœur, hâter par sa Téchouva agissante qui ne se contente pas de verbalisme -, la venue du Libérateur et le rassemblement de tous nos frères dispersés. Tant que la Guéoula tarde à venir, c'est le signe que nous n'avons pas encore vraiment fait pénitence et nous sommes en quelque sorte responsable de ce que le Temple reste en ruines ! 


 
Reconstruction à l'époque de 'Ezra
      Mais en aucun cas, nous ne devons renoncer à l'espoir de le voir bientôt reconstruit car Dieu n'a pas " répudié Son peuple par un acte de divorce " (selon Isaïe 50, 1). Il n'a pas décrété un bannissement perpétuel à son égard, ni un abandon définitif de son pays et de son Sanctuaire ! 

      L'éxil la ruine, les souffrances ne sont que des manifestations passagères de son courroux (Is. 54, 7) ! Chaque jour qui se lève peut être le jour de notre Libération, si nous le voulons ! 

      Le verset du Lévitique (18, 28) cité plus haut " que cette terre ne vous vomisse pas, si vous la souillez, comme elle a vomi le peuple qui l'habitait avant vous " n'est pas seulement une mise en garde. Il peut être compris comme une promesse. 

      Il n'arrivera jamais, même si vous la souillez, que cette terre vous vomisse comme elle a vomi le peuple qui l'habitait avant vous : les Cananéens ne devaient jamais y revenir, pas plus que la vomissure ne revient dans l'organisme qui l'a rejetée ! Mais vous, enfants d'Israël, vous n'en serez· chassés que temporairement! Faites Téchouva, revenez vers Dieu de tout votre cœur, et vous serez assurés de reprendre possession de cette terre, bénie pour toujours ! 

 
Le prophète Yona à Ninive
      Aussi en ce jour de souvenir des malheurs qui ont frappé notre peuple, chacun de nous doit réfléchir aux fautes qu'il a pu commettre et faire pénitence. 

      Car l'essentiel du Ta'anite, ce sont les actes ; n'est-il pas dit au sujet des habitants de Ninive : " Dieu vit leurs actes, il vit leurs efforts pour réparer les torts qu'ils avaient faits à autrui " ? Le jeûne, la mortification ne sont que des moyens pour arriver à ce résultat ! 

      C'est pourquoi, dit le 'Hayé Adam chapitre 133, ceux qui jeûnent mais ne s'occupent ce jour là que de choses futiles, ont bien saisi l'accessoire mais ils ont négligé l'essentiel ! 

      Pourtant la Téchouva seule ne suffit pas non plus : c'est une Mitsva imposée par les prophètes de jeûner avec la Communauté en ce jour de Ta'anite Tsibour ! 
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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 22:04

lamed

 

Le jeûne de GuédaliaLe lendemain de Roch Hachana est un jour de jeûne qui commémore une tragédie de l'Histoire Juive. Quel intérêt a-t-il pour nous, au XXIème siècle ?

Le lendemain de Roch Hachana est marqué par un des jeûnes " mineurs " du calendrier hébraïque, le Jeûne de Guédalia. Ce jeûne débute le matin, à l'aube, et prend fin le soir, avec la sortie des étoiles.

Quelle est la signification de ce jeûne, et pourquoi tombe-t-il entre Roch Hachana et Yom Kippour ?

 

L'HISTOIRE DE GUEDALIA

 

Après la destruction du Premier Temple, il y a de cela 2500 ans, la majorité de la population juive fut exilée en Babylonie. Le conquérant, Nabuchodonosor, fit quelques exceptions et accorda à un petit nombre de juifs l'autorisation de résider sur la Terre d'Israël. Il nomma un juif pieux, Guédalia, comme administrateur du territoire. Peu à peu, des juifs qui avaient échappé à l'horreur de la destruction en se réfugiant dans les pays voisins commencèrent à retourner à leur foyer.

Guédalia était réaliste quant aux limites de la souveraineté accordée aux juifs. Il avait compris que s'ils voulaient garder une certaine liberté, les juifs d'Israël devaient coopérer pleinement avec la nation qui avait conquis leur pays.

Cependant, cette allégeance politique était inacceptable pour certains juifs. Un homme nommé Ichmaël ben Netaniah, travaillé par la jalousie et l'influence de pays étrangers,se révolta, rejettant l'autorité du roi de Babylone. Le 3 Tichri, Ichmaël assassina traîtreusement Guédalia, ainsi que de nombreux juifs et babyloniens qui se trouvaient en sa compagnie.

 

UNE REPONSE LE JOUR DE KIPPOUR

 

Dans la foulée de son assassinat, les juifs craignirent des représailles babyloniennes. Ils pensèrent s'enfuir en Egypte.Mais l'Egypte étant un pays moralement corrompu les juifs se retrouvèrent devant le dilemme de choisir entre la menace physique et le danger spirituel. Ils demandèrent alors conseil au prophète Jérémie, qui s'était retiré pour porter le deuil de la destruction du Temple.

Une semaine durant, le Prophète implora D.ieu de lui accorder une réponse. Il la reçut enfin le jour de Kippour. Jérémie convoqua alors tout le peuple et lui dit de rester en Israël et que tout s'arrangerait. D.ieu allait faire en sorte que les babyloniens réagissent avec bonté, et avant longtemps, tous les juifs exilés reviendraient sur leur terre. Toutefois, les avertit Jérémie, s'ils décidaient d'aller en Egypte, l'épée qui les
faisait fuir finirait par les y atteindre et les tuer…

Malheureusement, les paroles du Prophète ne leur firent aucun effet, et le peuple refusa d'y croire. Tous les juifs restés en Israël firent leurs bagages et se rendirent en Egypte. Ils allèrent même jusqu'à kidnapper Jérémie et l'y traîner de force !

A présent, la destruction était complère ; la Terre d'Israël était entièrement vidée de ses habitants.

Vous imaginez la suite… Quelques années plus tard, la Babylonie conquit l'Egypte, et les dizaines de milliers d'exilés furent décimés. L'unique srvivant de ce massacre fut Jérémie ; sa prophétie s'était malheureusement réalisée.

Le meurtre de Guédalia fut lié à la destruction du Temple, parce qu'il entraîna la mort de nombreux juifs et marqua la fin d'une présence juive en Israël pour de nombreuses années. Les Prophètes décidèrent de commémorer cette tragédie par un jour de jeûne, le 3 Tichri, lendemain de Roch Hachana.

 

LES LECONS DU JEÛNE DE GUEDALIA

 

Leçon n°1 : Le peuple juif était arrivé à un des niveaux les plus bas de son histoire.Le Temple était detruit, la plupart des juifs exilés, la situation semblait desespérée. Mais D.ieu transforma cette situation desespérée faisant en sorte que le bon Guédalia soit nommé gouverneur. Cependant, l'assassinat de Guédalia par un juif mit un terme à cet espoir naissant.

C'est à ce moment que Jérémie implora D.ieu pour une réponse. C'était pendant les 10 jours qui séparent Roch Hachana de Yom Kippour. Cela nous montre précisemment que pendant cette période, peu importe à quel point nous pouvons nous trouver loin du bon chemin, nous pouvons toujours y revenir et D.ieu nous pardonne.

Leçon n°2 : En s'adressant à Jérémie, les juifs étaient inconsciemment persuadés que D.ieu leur donnerait la réponse qu'ils voulaient entendre. Mais comme D.ieu leur fit une autre réponse, ils se rebellèrent. Ils n'étaient pourtant pas des mécréants. Comment comprendre cela ?

Puisque ces juifs étaient en quelque sorte dépendants des babyloniens, ils ne voulaient pas se soumettre à la volonté de D.ieu . La leçon, c'est que s'attacher à D.ieu, c'est le suivre en toute circonstance, et pas uniquement lorsque sa volonté convient à la nôtre.

Un conseil : lorsqu'il vous arrive de vous trouver face à un dilemme moral, posez-vous la question de savoir ce que D.ieu dirait, ce qu'Il veut que vous fassiez…

Leçon n°3 : Quand un juif en assassine un autre, c'est une profonde et terrible tragédie qui peut avoir des repercussions historiques. Rien n'excuse un tel acte de violence. Si nous avons des différents politiques ou philosophiques, réglons-les dans le calme et la tolérance. C'est le seul moyen d'y parvenir.

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 17:04

 

Merci à Univers Torah   

 


 

 
Tich’a Béav


Les cinq catastrophes  

      Av est le nom du 6ème mois de l'année juive. Le 9 de ce mois, cinq catastrophes se sont produites au peuple Juif: 

1) Il a été décrété à la génération du désert de ne pas rentrer en Israël
2) Destruction du 1er temple de Jérusalem
3) Destruction du 2ème temple de Jérusalem
4) La ville de Bétar a été conquise par les Romains
5) La ville de Jérusalem a été ravagée 



 
Génération du désert 



Retour des explorateurs
      Après la sortie d'Égypte, 
Moché a envoyé 12 chefs de tribu explorer la terre d'Israël. 
A leur retour, 10 d'entre eux ont dit du mal de celle-ci, le peuple Juif a pleuré ce soir la qui était le 9 Av et D.. les a sanctionné de ne pas lui avoir fait confiance, en leur interdisant l'accès à la terre d'Israël. 

      Tous les hommes adultesde cette génération ont péri, seuls les enfants, les femmes et ceux qui sont nés dans le désert ont pu accéder à la terre d'Israël. 


  Destruction du 1er temple 



Siège de Jérusalem par Névoukhanétsar


      Le comportement du peuple Juif, , non conforme aux prescriptions de la Tora, a abouti à l'envahissement de la terre sainte par les Babyloniens. Après le siège de Jérusalem, Névoukhanétsar et ses armées ont fini par détruire le temple et à déporter en Babèl la majorité des rescapés de cette terrible guerre. 


 
Destruction du 2ème temple 


Pillage du second Temple par les romains

      70 ans après la destruction du 1er temple, le peuple Juif a été consolé par la construction du 2ème temple.

Quelques 400 ans après, la haine gratuite que les Juifs se portaient entre eux a déclanché l'occupation de la terre sainte par les Romains. 

Titus et ses armées ont fini par détruire le 2ème temple et par massacrer la majorité du peuple de cette terre.

C'était aussi le 9 Av. 



      Pourquoi le premier Temple a-t-il été détruit ?

Pour trois raisons : l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre... 
Mais le deuxième Temple - rehaussé par l'étude de la Tora, l'observance des commandements et les manifestations de générosité - pourquoi a-t-il été détruit ?

A cause de la haine gratuite entre les Juifs (Yoma 9b).


Bétar tombe aux mains des ennemis 



Siège de Bétar
      Tous les rescapés de ce massacre ont formé le dernier bastion de résistants dans la ville de Bétar. Après 70 de lutte, cette ville tombe entre les mains de l'ennemi qui massacre littéralement tous ses habitants. (C’était le 9 Av) Le chef militaire Romain a interdit d'enterrer les cadavres et en a constitué la clôture de ses vergers. 

      C'est seulement 3 ans plus tard que le nouveau gouverneur Romain a permis d'enterrer ces cadavres qui à la grande stupeur de tous n'ont pas été décomposé. (15 Av) 


Jérusalem ravagée 

      La ville de Jérusalem a été réduite au néant, il n'en restait plus qu'une friche, désertée de ses habitants ... 9Av 

      Ces cinq évènements sont énumérés dans une Michna énoncée dans le traité Taanite 4:6 

      Il est intéressant de noter que dans le commentaire Talmudique de cette Michna, la destruction du second Temple n'eut pas lieu le jour précis du 9 Av, mais qu'elle est thématiquement associée à ce jour de jeûne (selon ce commentaire, le feu qui consuma Jérusalem fut allumé ce jour, mais son œuvre se poursuivit jusqu'au jour suivant, et la destruction aurait donc techniquement eu lieu le 10 Av).

Par ailleurs, le Talmud ne donne pas non plus de preuve que la forteresse de Bétar tomba le 9 Av, mais reconnaît qu'il existe une tradition affirmant que ce fut bien le cas.


La renaissance  



Kotel Hama'aravi
      Lorsque Rabbane Gamliel, Rabbi Ele'azar ben 'Azaria, Rabbi Yehochoua' et Rabbi 'Akiva s'approchèrent du mont du Temple, ils virent un renard sortant de l'endroit où était situé le Saint des Saints. 
Les premiers commencèrent à pleurer, alors que Rabbi 'Akiva riait.
Pour expliquer son rire, il leur dit : Il est sûr que se réalisera la prophétie de Zacharie (8, 4) : 

« Les vieux et les vieilles s'assiéront encore dans les rues de Jérusalem, et les artères de la ville seront pleines de garçons et de filles qui joueront dans ses rues. » (Makote 24b) 



Yérouchalaïm
« Elle est tombée, mais elle ne tombera plus. Lève toi, ô vierge d’Israël » ( verset du prophète Amos 5, 2 rapporté par nos Sages dans la Guémara Bérakhote 4b.)


Autres calamités du 9 Av  

Le 9 Av fut par la suite associé à bon nombre de malheurs pour les Juifs : 

 
Croisades
      1)    L'appel aux croisades par le Pape Urbain II le 9 Av 4855 (1095EC) 


      2)       La crémation ("autodafé") du Talmud à Paris le 9 Av 5002 (1242 EC) bien que le Rav Yé’hièl ait remporté la disputation contre Nicolas Donin. 
En 1240 (qui correspond à l'an 5000 du calendrier hébraïque) , le roi Louis IX ordonne la tenue d'une dispute religieuse entre tenants du Judaïsme et de la Chrétienté au sujet du Talmud. Yé’hiel de Paris représente les Juifs. Son adversaire est un Juif apostat du nom de Nicolas Donin. 
Bien que Yé’hiel remporte la dispute haut la main, ainsi que l'admiration des souverains et notables du royaume, le climat de haine anti-Juive est à ce point intense, qu'on ordonne la crémation publique de tout exemplaire du Talmud qu'on pourra trouver. Finalement, 24 charettes de traités talmudiques seront livrées aux flammes. 



      3) La signature d'un décret d'expulsion des Juifs d'Angleterre par le roi Édouard Ier d'Angleterre le 9 Av 5050 (1290 EC) 


      4)        Le décret d’Alhambra expulsant les Juifs d'Espagne, prit application le 9 Av 5252 (1492EC). Le décret d'Alhambra, connu pour avoir causé l'expulsion des Juifs d'Espagne, fut publié le 31 mars 1492 par les Rois Catholiques d'Espagne — Isabelle de Castille, mariée à Ferdinand II d'Aragon en 1469 —, suite au triomphe sur les Maures, et la chute de Grenade. 

Le décret ordonnait la conversion ou le départ de tous les Juifs d'Espagne, ses territoires et possessions avant le 31 juillet 1492, et aboutit à leur diaspora dans le Maghreb, l'Europe méridionale et le Moyen Orient. La communauté se résigna au décret, à l'exception notable du Rav Don Isaac Abravanel, qui y opposa une farouche résistance, cherchant à faire annuler ou révoquer le décret. Lorsqu'il fut décrété, Abravanel y fit une réponse prophétique demeurée célèbre. 

150 000 Juifs choisissent la conversion, 150 000 à 200 000 l’exil en Navarre, au Portugal, en Italie, en Afrique du Nord ou en Méditerranée orientale. 




La Grande guerre
      5)     La Première guerre mondiale fut déclarée à Tich’a Béav 5674, qui tomba donc le premier août 1914. 
La Première Guerre mondiale dura de 1914 à 1918.

Ce fut le premier conflit couvrant plus de la moitié de la Terre, d'où le nom de « guerre mondiale ». 

Cependant, antérieurement au début de la Seconde Guerre mondiale, on appelait cette guerre « la Grande Guerre », « la Guerre des Guerres » ou la « Der des Ders ».  



           Nous remercion le Grand Rabbin Jacques Ouaknin qui nous a autorisé a utiliser, pour ce dossier, des passages de son livre " De Génération en Génération être juif "

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 17:00

 

Merci à Univers Torah

 

 


      A travers l'épouvante du Moyen-âge, le judaïsme a fidèlement conservé le souvenir de cette année terrible - 70 de l'ère vulgaire - qui marque le début de son exil et de ses pérégrinations. 

      Le 9 Av, en particulier, semble avoir été de tous temps prédestiné au malheur. Le 9 Av, Nabuchodonosor, 11 ans après avoir exilé le roi Yéhoyakim, marche sur Jérusalem, détruit la ville et le Premier Temple, exilant le peuple, ou une grande partie de celui-ci à Babèl. La tradition nous rapporte nombre de catastrophes qui se sont toutes déroulées le 9 du mois d'Av, et c'est en ce même jour que, à 656 ans d'intervalle, que le second Temple fut détruit par Titus. "Ce ne furent pas, dit le Midrach, les soldats romains qui incendièrent le sanctuaire, mais quatre êtres célestes qui, tenant en main chacun une torche enflammée, mirent le feu aux quatre coins de la maison". 

      Le Talmud raconte : Pendant l'incendie du premier Temple, les jeunes prêtres se formèrent en groupes et, tenant les clés du parvis entre leurs mains, ils montèrent sur le toit du sanctuaire et ils dirent: " Maître du monde, puisque nous avons trahi les valeurs dont tu nous avais confié la garde, nous t'en rendons les clés ! " Puis ils les lancèrent vers le ciel. Une main descendit à travers la fumée et se saisit des clés. Les jeunes prêtres sautèrent alors du toit et périrent dans les flammes". 

      Le 9 Av est à ce titre considéré comme le début des deux exils. La tradition juive se préoccupe des raisons de la destruction du Temple. 

      Quels furent les péchés qui amenèrent une telle punition ? Le Talmud en énumère plusieurs: "Jérusalem fut anéantie parce que :
les parents n'envoyaient plus leurs enfants à l'école, 

on n'observait plus le Chabbate, 

l'immoralité dominait la vie publique, 

on ne respectait plus les chefs, 

chacun ne s'occupait que de son propre salut, 

on méprisait les hommes de science. 


      Rabbi Akiba disait devant les ruines encore fumantes de la capitale: " C'est en prenant le deuil de Jérusalem que nous nous rendrons dignes d'assister à son renouveau". 

      Et les Sages du Talmud voulaient que les mariages fussent nombreux et joyeux : "Celui qui prend part à l'allégresse des noces et qui contribue à la joie des fiancés est à considérer comme un homme qui a relevé une des ruines de Jérusalem ". Le Midrach rapporte qu’après la destruction du Temple, "des êtres célestes descendirent du ciel, prirent sur leurs ailes les pierres de l'édifice et les éparpillèrent dans le monde entier. Partout où tombait une pierre, une synagogue s'élevait". C'est pourquoi nos lieux de prières s'appellent Mikdach Mé’ate (temple miniature). 

 
Les croisées à Jérusalem en 1099
      Le 9 Av fut par la suite associé à bon nombre de malheurs pour les Juifs : 
L'appel aux Croisades par le Pape Urbain II le 9 Av en l’an 4855 (1095).
la destruction des communautés rhénanes lors des Croisades.
Le brulement du Talmud(autodafé)à Paris le 9 Av 5002 (1242) bien que le Rav Yehiel ait remporté la disputation contre Nicolas Donin.
La signature d'un décretd'expulsion des Juifs d'Angleterre par le roi Édouard Ier d'Angleterre le 9 Av 5050 (1290).
Le décret de l'Alhambra, expulsant les Juifs d'Espagne, prit application le 9 Av 5252 (1492). 


      Selon le Talmud, les synagogues construites dans l'exil ne doivent être considérées que comme temporaires puisqu'elles sont appelées à être un jour réédifiées dans le pays d'Israël. C'est pourquoi les synagogues babyloniennes étaient expressément construites ‘Al Tenaï, c'est-à-dire " sous condition " (Méguila 21b). 

      " Toutes les joiessont puisées à la source de Ticha Béav. C'est maintenant un jour de deuil, mais D. le transformera à l'avenir en jour de fête, comme l'a prédit le prophète Jérémie : " Je changerai le deuil en allégresse et je les consolerai, je leur donnerai de la joie après leurs chagrins ". 

      Pour conclure, nous rapporterons ici un des plus beaux poèmes de Rabbi Yéhouda Halévi. La tradition populaire rapporte qu’il fut tué par un cavalier arabe alors qu’il arrivait en vue de Jérusalem en récitant une de ses célèbres lamentations sur Sion : « Ô, la plus belle ville du monde, joie du monde, La cité que le roi de toutes choses a bénie, Vers toi, mon âme s’élance du plus loin des terres d’Occident. Tes pierres ne me sont-elles point chères, Et le goût de ton sol, à ma bouche, n’est-il point plus doux que le miel ? Jérusalem très aimée, trop aimée... Mon cœur se trouve au pays du matin (Orient) Tandis que moi je suis à l’extrémité du pays du soir (Occident). Comment pourrais-je goûter et savourer les aliments et accomplir mes vœux et mes serments Quand Sion est l’esclave d’Édom et moi enchaîné chez les Arabes ? Il m’est facile de renoncer à tous les biens de Séfarade car au-dessus de tout Je préfère contempler les poussières du sanctuaire dévasté. »
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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 22:28

 

 

LES TROIS SEMAINES


Par Le Rav Shraga Simmons 

pour lamed

Traduction  de Hanna Cohen

Adapté par Aschkel

 

 

Les trois semaines séparant le 17 Tamouz du 9 av ont été des jours de malheur pour le peuple juif tout au long de son histoire. Durant cette période, le premier et le second temple ont été détruits entre autres tragédies.

Ces jours sont appelés « entre les détroits »(bein hametsarim)en référence au verset des Lamentations1 :3 : « ses persécuteurs, tous ensemble, l’ont atteint dans les étroits défilés »

Les Chabbats durant les trois semaines, les Haftarot sont extraites de chapitres de Isaïe et Jérémie qui traitent de la destruction du temple et de l’exil du peuple juif.
Pendant cette période, différentes pratiques de deuil sont observées par tout le peuple. Nous réduisons au minimum les marques de joie et les festivités. De plus, puisque l’attribut de Jugement divin (Din) est particulièrement intense durant cette période, nous évitons les activités potentiellement risquées ou dangereuses.
 

ASPECTS DU DEUIL RESPECTÉS PENDANT LES TROIS SEMAINES

On ne célèbre pas de mariage (mais la célébration de fiançailles est autorisée)

Nous n’écoutons pas de musique.

Nous évitons toutes célébrations publiques et en particulier celles qui nécessitent des chants, des danses ou encore un accompagnement musical.

Nous évitons les voyages d’agrément ou toute autre activité de divertissement inhabituelle.

On n’a pas le droit de se couper les cheveux ni de se raser. (D’après certains, on ne se coupera pas les ongles la semaine où tombe ticha be’av)

On ne dit pas la bénédiction de Chee’heyianou sur un nouveau fruit ou un nouveau vêtement hormis le Chabbat.
 

LES NEUF JOURS

La période qui commence avec Roch ‘hodech Av est appelée les « Neuf Jours ». Pendant cette période, un niveau de deuil plus strict est observé en accord avec le proverbe talmudique (taanit26) : « quand commence le mois d’Av, nous réduisons notre joie »

Nous évitons les achats qui nous procurent une grande joie.

Nous interrompons les travaux d’embellissement de notre maison et la plantation d’arbres et de fleurs.

Nous évitons les procédures en justice contre les non juifs car cette période est peu propice à la victoire

Nous nous abstenons de consommer de la viande (ou de la volaille) et de boire du vin. Chabbat, on aura le droit de consommer de la viande et du vin. Cela est aussi valable pour toutes les autres « Seoudat mitsva »- par exemple une circoncision ou la cérémonie de conclusion d’étude d’un traité du Talmud. Un enfant boira le vin de la Havdallah

On s’abstient de porter des vêtements fraîchement lavés ainsi que de faire la lessive. 
Si les vêtements ont été défraîchis avant les neuf jours, on pourra les porter. 
On pourra porter des vêtements propres en l’honneur de Chabbat. 
On pourra laver les vêtements de jeunes enfants qui se salissent fréquemment. 
On ne pourra faire de lessive même si on ne portera ces habits qu’après Ticha Bé’av et même si cela est fait par un non juif.

On ne prendra pas de bain pour le plaisir. 
Il est permis de se doucher pour se débarrasser de la saleté ou de la sueur ou pour des raisons médicales.
On ne pourra le faire qu’avec de l’eau fraîche. 
Par ailleurs, on se lavera le corps partie par partie et pas en une seule fois.
On pourra se laver avec de l’eau chaude vendredi en l’honneur de Chabbat

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 20:39

 

 

 

 

Merci au Rav Meir HAZAN

D'Univers Torah

 

 

1ère partie >>>Le 17 Tamouz 1/2

 


1. Le sacrifice permanent cessa au Temple le 17 Tamouz  



      Lors de la destruction du premier Temple, c'est le 9 Tamouz qu'une brèche fut ouverte dans le mur qui entourait la Ville (Jérémie. 52, 7) et les ennemis s'emparèrent aussitôt de la ville. 

      Mais le Temple continua à résister jusqu'au 7 Av, et les Kohanim y assurèrent leur sacerdoce avec une grande force et une conviction qui ne faiblit pas une seconde. 

      Toutefois, 4 jours après la prise de la ville les brebis pour le sacrifice permanent firent défaut (il y avait toujours une réserve de 8 brebis dans la " loge des brebis "). 

      Pendant trois jours encore, par des voies détournées et moyennant de grosses sommes, ils arrivèrent à se procurer les deux brebis journalières : le 17 Tamouz enfin, le sacrifice permanent cessa ! 



Les habitants de Jérusalem assistent à la défaite
de l'armée syrienne
      Un fait semblable s'est produit à l'époque où Jérusalem fut assiégée par les Syriens. Chaque matin, les assiégés descendirent deux caisses avec des pièces d'or et les assiégeants leur envoyèrent deux brebis. 

      Un jour, par erreur, ils placèrent deux chevreaux (le sacrifice permanent doit se faire avec des brebis uniquement); à ce moment, miraculeusement, ils découvrirent dans la " loge des brebis " deux brebis de réserve, et ce jour-là, exceptionnellement, le sacrifice fut retardé de quelques heures. Dans le traité de 'Edouyote (VI, 1) Rabbi Yéhouda Bèn Abba rapporte qu'à cette occasion le sacrifice du matin eut lieu 4 heures après le lever du jour (alors qu'en général on le sacrifiait dès le lever du soleil). 


 
Hyrkanos et Aristobule
      Au cours de la guerre fratricide entre Hyrkanos et Aristobule les deux fils de la reine Salomé (environ 130 ans avant la destruction du Temple), un incident du même genre se produisit. Les assiégés descendirent chaque jour une caisse avec des pièces d'argent, et les assiégeants, des juifs aussi, placèrent dans la caisse les deux brebis destinées au sacrifice permanent. Un jour, au lieu des deux brebis, ils placèrent deux cochons ; la caisse en remontant n'arriva qu'à mi-hauteur et les cochons s'agrippèrent avec leurs ongles aux murs de la ville la terre trembla à 20 km à la ronde (le porc dans le Midrach est le symbole de l'Empire romain, qui prit ainsi symboliquement possession de la Ville Sainte). 

      Il va sans dire que dès ce jour et pendant de longs mois, le sacrifice permanent cessa et ce fut selon la tradition le 17 Tamouz.


2. La Ville fut prise d'assaut  



      Lors du siège de Jérusalem par les Romains sous Titus, le mur d'enceinte de la Ville fut enfoncé le 17 Tamouz, et Titus à la tête de ses légions s'empara de la ville. 

      Tandis que les troupes de Nabuchodonosor, environ six siècles avant, ouvrirent une brèche dans les fortifications le 9 Tamouz (Jérémie 52, 3 ; voir plus haut). 

      Le Talmud Yérouchalmi dit que, pour le premier Temple aussi, la prise de la ville eut lieu le 17 ; mais en raison des souffrances inhumaines qui frappèrent alors les vaincus, la chronologie des évènements fut relatée de façon erronée. Et le Tout-puissant, par la bouche de son prophète Jérémie, confirma, si l'on peut dire, la date erronée marquée par les scribes du Roi.


3. Apostomos a brûlé la Tora  


      Ainsi dit la Michna chap. I V de Ta'anite. Le Talmud Babli ne donne aucune précision sur le lieu où cela s'est produit. Les indications du Yérouchalmi ne sont guère plus précises. 

      Mais à une époque plus récente, on cite un passage de Flavius Joseph, qui place l'évènement à l'époque du procurateur Cumanus, environ 16 ans avant la grande révolte contre les Romains. Il y avait eu des bagarres entre les légionnaires romains et la foule des fidèles, à Jérusalem, des milliers de fidèles furent massacrés sur le mont du Temple. Un nouvel incident devait se produire parce que des brigands avaient pillé les bagages de Stephanus, un des serviteurs de l'Empereur, sur la grande route près de Bèt 'Horone. Aussitôt le procurateur Cumanus envoya la troupe dans les villages des environs pour prendre des otages. 

      Un des soldats s'empara d'un Séfèr Tora, le déchira en morceaux et le livra au feu : le peuple révolté envoya une délégation auprès du procurateur lui demandant de punir le profanateur. Le soldat fut condamné à mort et exécuté et les esprits se calmèrent. Selon cette interprétation, il faut admettre que le nom de Stéphanos a été changé en Apostomos : des changements de ce genre étaient assez fréquents à l'époque. 

      D'autres supposent qu'il s'agit du roi Amon, fils de Manassé (le roi de Juda qui a succédé à Ezéchias et qui a régné plus de 50 ans) et citent le Talmud Babli Sanhédrine 103 b. (Note du traducteur; dans son livre sur les "trois grands prophètes ", le Rabbin J. Carlebach mentionne ce passage talmudique et compare cette tragédie - l'incinération de milliers de rouleaux de la Tora sur l'ordre du Roi impie- à la destruction par le feu de 24 charrettes chargées de manuscrits du Talmud, à l'époque du Roi St-Louis, à Paris en 1242).


4. Une idole fut dressée dans le Temple  

Il s'agit selon la majorité des commentateurs d'un fait qui s'est produit sous le règne de Manassé cité plus haut.


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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 20:36

 

Merci au Rav Aharon BIELER

D'Univers Torah

 

 


1. Le 17 Tamouz dans le désert de Sinaï  


      Le 7 Sivane, après la Révélation du Sinaï, Moïse remonta au mont Sinaï afin d'apprendre auprès du Saint béni soit-Il les lois générales et les détails d'application, afin de recevoir les Tables de l'Alliance. 

      En quittant les anciens, il leur dit : je serai de retour près de vous au bout de 40 jours, dans les premières heures de la 40e journée, et je vous apporterai les Tables de l'Alliance ! 

      Les anciens comprirent que les 40 jours comptaient à partir du 7 Sivane tandis que Moïse ne compta pas le 7 Sivane, il comptait 40 jours complets, la nuit précédant le jour. 

      Or le 7 Sivane Moïse ne monta qu'au cours de la matinée. Ainsi le 40e jour selon Moïse, serait le 17 Tamouz. 

      Dès le matin du 16, " Satan " est venu et a jeté la confusion dans le monde, lui donnant l'apparence de ténèbres, d'obscurité et de désordre; de sorte que le bruit se répandit ; Moïse est sûrement mort c'est pourquoi le désordre s'est abattu sur le monde! (Selon Chabbate 89 a ; voir aussi le commentaire de Rachi sur Ex. 32, 1). 


      Comment les choses pouvaient-elles en arriver là? Comment ce peuple, qui avait entendu la Voix Divine au Sinaï pouvait-il se laisser entraîner à l'idolâtrie? Peut-on concevoir que tout Israël s'y soit laissé entraîner, que seule la tribu de Lévi dans sa totalité n'ait pas eu de défaillance?

      Où étaient Na'hchone fils d'Aminadav et sa suite, les 70 anciens qui moins d'un an plus tard seront inspirés par l'esprit Divin ? Calèb, Béri, Bétsalèl : eux aussi ont-ils été entraînés ? En réalité, lors de la Révélation du Sinaï, le Saint béni soit-Il avait purifié le coeur de tous, ils avaient accepté la Tora " comme un seul homme, d'un seul cœur ! (Rachi Ex. 19, 2). Mais le jour du veau d'or, il n'y avait pas approbation unanime, au contraire, ils étaient divisés en de nombreuses factions ! 

      Lorsqu'ils vinrent chez Aharon le 16 Tamouz, croyant que Moïse ne reviendrait pas, en lui demandant: "fabrique nous des dieux qui marchent devant nous "..., il s'agissait dans l'esprit de la grande majorité du peuple d'un guide qui les conduirait vers le but qu'ils voulaient atteindre. Lorsque du creuset où Aharon avait fondre l'or sortit un veau par les sortilèges de ceux qui voulaient une idole (la tourbe nombreuse qui les avait suivis d'Égypte le " Érèv Rav ") voir Rachi sur le verset Ex. 32, 8) ; les réactions furent très variées. 

      Pour une petite minorité, les vieux instincts idolâtres s'éveillèrent aussitôt qu'ils virent l'idole et aucune mise en garde ne servit plus : ils se prosternèrent de propos délibéré! D'autres, plus nombreux que le groupe précédent, sentirent également s'éveiller en eux le penchant vers le paganisme, mais ils ne participèrent pas à la frénésie du groupe précédent : ils se contentèrent de regarder d'un air amusé. 

      Quant à la minorité de fidèles qui désapprouvaient, voyant la foule qui " était portée au mal " (paroles d'Aharon aux reproches de son frère, Ex. 32, 22), ils ne voulaient pas s'en mêler, convaincus qu'il n'y aurait pas de pardon pour une faute aussi grave ! 


      Que fera Moïse dans ces conditions? Se plaçant à l'entrée du camp, il s'écria : "que ceux qui sont pour l'Éternel viennent à moi ! " Seule la tribu de Lévi se rassembla autour de la bannière de l'Éternel ! 

      Et Moïse fit aussitôt le procès de ceux qui avaient de propos délibéré adoré le veau d'or: ceux qui avaient agi en présence de témoins et après avertissement, furent condamnés à mort et exécutés par le glaive, selon la loi (Dent. 13, 16) ; ceux qui avaient transgressé en présence de témoins, mais sans avertissement, moururent par épidémie (Verset 35). 

      Pour la 3ème catégorie (sans témoins ni avertissement), ce fut l'épreuve " eaux amères ", à l'instar de l'épouse soupçonnée d'infidélité ! (Verset 20: Moïse pulvérisa l'idole et répandit la fine poussière sur l'eau, qu'il fit boire aux enfants d'Israël). 

      Mais la grande majorité du peuple sortit indemne de ces épreuves : après la sanctification du peuple au Sinaï, nulle puissance au monde ne pouvait arracher à Israël sa sainteté! Nous avons la preuveque les coupables étaient une minorité infime en comparant le chiffre donné par le recensement du peuple à l'aide des Chékalim au moment de la construction du Tabernacle et celui indiqué au moment de la sortie d'Égypte !


2. Les Tables furent brisées  


      Lorsque Moïse avait reçu, à la fin de son premier séjour au Sinaï, les deux Tables du Témoignage " burinées par le doigt de Dieu ", le pouvoir magique de cette "écriture divine" avait pour effet que "les tables se portaient elles mêmes": elles ne pesaient pas dans les mains de Moïse. 

      Mais lorsque Moïse,s'approchant du camp, aperçut le veau d'or et les danses, les tables soudain pesèrent lourd dans les bras du Maître, car le pouvoir magique des lettres gravées par Dieu s'était envolé en quelque sorte: aussi les tables lui échappèrent des mains! 

      Un Midrach fait la comparaison avec un Roi qui épousa une femme et confia la " Kétouba " à son ami intime. Après quelque temps, on répandit des propos calomnieux sur l'épouse du Roi. Que fit l'ami du roi ? Il déchira le contrat du mariage, en expliquant: mieux vaut qu'on ne la juge pas comme épouse infidèle ! Ainsi raisonna notre Maître Moïse, se disant: si je ne brise pas ces Tables, où toute la Tora est résumée, il n'y a plus d'espoir pour le peuple d'Israël. N'est-il pas dit dans la Tora (Ex. 22, 19) : " celui qui a sacrifié aux dieux, sera voué à la mort " ? Aussi décida-t-il de briser les Tables du Témoignage; il pouvait ainsi dire à l'Éternel: ils ne savaient pas ce qui y était gravé! 


      Cette génération du désert , dont nos Sages ont dit que c'était une génération de la connaissance " (Dor Dé'a), connaissance de la vérité, connaissance intime de Dieu, a été aussi celle qui a tenté le Seigneur, de nombreuses fois dans le désert. 

      Cela s'est traduit par le veau d'or, les Mitlonénim, les plaintes à cause de la manne, l'affaire des explorateurs, la révolte de Kora'h. Dans toutes ces affaires, toute la nation ou presque était impliquée. 

      On peut se demander pourquoi celui qui " appelle les générations dès le commencement " (Isaïe 41, 4) a choisi cette " génération de la connaissance " pour accumuler toutes ces fautes : c'est, disent nos Sages, afin d'apprendre la voie de la Téchouva aux générations futures ! 

      Car le chemin sera long, pour notre peuple, depuis la sortie d'Égypte et Matane Tora jusqu'à la fin des temps: chemin difficile, semé d'obstacles de toutes sortes, d'épreuves terribles lorsque nous serons dispersés parmi les nations. Au cours de ces millénaires souvent nos ancêtres risquèrent de tout abandonner, sous les persécutions inhumaines qu'ils connurent dans les pays de la chrétienté! Mais l'exemple du " Dor Hamidbar" était là pour nous rappeler que le chemin du retour vers Dieu est toujours ouvert!


      Voici ce que nous ditle Talmud ('Avoda Zara 4 b), Rabbi Josué ben Lévi dit; les enfants d'Israël n'ont fait le veau d'or que pour donner espoir à tous ceux qui veulent faire pénitence ! Dieu n'a-t-il pas dit à Moïse (Deut. V, 26): " Ah ! S'ils pouvaient conserver en tout temps cette disposition à me craindre et à garder tous mes commandements " ! 

      C'était donc une génération de héros, inébranlables dans leur crainte de Dieu (Cf. Rachi sur ce passage du Talmud). Ils savaient dominer leurs instincts, et non se laisser dominer par eux ! Mais c'était la Volonté de Dieu qu'en cette occurrence (au moment du veau d'or) ils cèdent à leur Yétser, afin de donner courage et espoir aux Ba'alé Téchouva Si le pécheur prétend : il est trop tard, je ne puis revenir vers Dieu, l'exemple de nos ancêtres dans le désert est là pour prouver le contraire !

      Ainsi s'exprime le prophète Isaïe (I, 18) : Venez, discutons, dit l'Éternel! Si vos péchés ressemblent à la pourpre, qu'ils blanchissent comme la neige... Nous apprenons de ce verset, dit la Guémara, quelle est la manière d'agir du " Yétser Hara ". Il commence par entraîner l'homme à transgresser la loi, puis lorsque le pécheur veut faire Téchouva, il lui dit: à quoi bon ! Dieu n'acceptera pas ta pénitence ! C'est pourquoi le prophète discute avec eux et essaie de les soustraire à l'influence du Yétser ! 

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 21:52
Le Jeûne d'Esther


Le Repas d\'Esther par Charles Filoni zal.jpg

 

Dates et horaire du jeûne

1. Le 13 Adar (veille de Pourim) qui commémore le combat que les Juifs durent livrer contre leurs ennemis, il est coutume de jeûner. Ce jeûne porte le nom de « Jeûne d'Esther ».

2. Lorsque le 13 Adar tombe Chabbat (Pourim tombe alors dimanche), le jeûne est différé au jeudi (11 Adar) qui précède. Ce choix est dicté par le fait qu'il ne convient pas de reporter le jeûne à la veille (vendredi 12 Adar) par égard à l'honneur du Chabbat. De même, il n'est pas possible de le reporter au lendemain (comme dans le cas des autres jeûnes qui tombent Chabbat) puisque le dimanche 14 Adar est le jour de Pourim.

3. L'obligation de jeûner ne commence qu'à l'aube (« alot hacha'har »), et non pas depuis la veille, et se termine à la tombée de la nuit (apparition des étoiles). Il faudra consulter à ce sujet le calendrier.

4. Il est permis de se lever avant l'aube pour déjeuner, à condition d'avoir eu l'intention de le faire avant d'aller se coucher. En l'absence d'une telle intention, l'acceptation du jeûne se ferait tacitement au moment d'aller se coucher. Telle est la Halakha pour les Séfaradim.

5. Pour les Achkénazim (et selon la coutume ‘Habad), il serait néanmoins permis de boire dans un tel cas. Selon eux, l'habitude générale de se lever dans la nuit pour boire après le repas constitue une intention implicite. Il est toutefois préférable que cette intention soit explicitement exprimée.

6. Pour les hommes, à cause de l'obligation qu'ils ont de faire la lecture duChéma à partir de l'aube (« alot hacha'har »), il ne sera pas permis de commencer un repas avec du pain dans la demi-heure qui précède. Un tel repas qui comprendrait au moins un kabeitzah de pain (environ 60 g) doit donc commencer une demi-heure avant le début du jeûne.

7. Lorsque le jeûne a lieu le 13 Adar, il n'est pas permis de commencer à manger avant d'avoir écouté la lecture de la Méguila, le soir de Pourim. Les Sages ont ainsi prolongé l'interdiction de manger de crainte d'en venir à oublier la lecture de la Méguila. En cas de grande nécessité (une personne âgée par exemple, pour qui le prolongement du jeûne est difficile), il sera cependant permis de manger ou de boire en quantité inférieure à unkabeitzah (en. 60 g).

Le devoir de jeûner

8. Certains décisionnaires pensent que le Jeûne d'Esther revêt une gravité plus grande que les autres jeûnes1 dans la mesure où il fait partie des obligations mentionnées dans la Méguila (« Divreï Kabalah »). Il est ainsi observé, selon cet avis, en souvenir des trois jours de jeûne décrétés par la Reine Esther, d'où le nom de Jeûne d'Esther.

9. Selon eux, les femmes enceintes (à partir de la fin du troisième mois) et les femmes dans les 24 mois qui suivent leur accouchement (même si elles n'ont pas allaité), sont tenues de jeûner, contrairement aux autres jeûnes (à l'exception du jeûne du 9 Av et celui de Kippour), pour lesquels elles n'ont pas l'obligation de jeûner (la coutume étant néanmoins de jeûner lorsqu'elles ne sont pas souffrantes).

10. Selon cette opinion, elles ont toutefois la possibilité, lorsqu'elles sont souffrantes, de reporter le jeûne à une date ultérieure, étant donné que le jeûne décrété par Esther (trois jours consécutifs) a lui-même eu lieu au mois de Nissan. Le choix du 13 Adar (veille de Pourim) n'a donc été fait qu'à titre préférentiel.

11. À l’opposé, la majorité des décisionnaires est d'avis que ce jeûne n'est pas en relation avec le jeûne décrété par Esther. Certains considèrent qu'il s'agit d'un jeûne institué par les Sages en souvenir du jour du 13 Adar lorsque les Juifs, implorant la miséricorde divine pour avoir le dessus sur leurs ennemis, observèrent eux-mêmes un jour de jeûne. Dans ce contexte, l'appellation « Jeûne d'Esther » pourrait trouver une explication dans le fait que les Juifs aient choisi de jeûner le 13 Adar, tout en sachant que cela aurait pu les affaiblir dans le combat contre leurs ennemis, à l'instar d'Esther qui a préféré jeûner alors qu'elle devait chercher à trouver grâce aux yeux du roi.

12. Selon cette deuxième opinion, ce jeûne ne comporte pas plus de gravité que les autres jeûnes. Il y a donc lieu de permettre aux catégories de femmes mentionnées plus haut de s'abstenir de jeûner si cela leur est très pénible (tout comme pour les autres jeûnes).

13. D'autres décisionnaires considèrent ce jeûne comme une coutume qui a été instaurée en souvenir du combat qu'ont livré les Juifs le jour du 13 Adar, bien qu'eux-mêmes n'aient pas observé le jeûne en raison de la bataille. L'appellation « Jeûne d'Esther » trouve alors son explication dans le fait que seule Esther, qui ne tombait pas sous le coup du décret d'Haman, avait observé le jeûne ce jour-là.

14. En pratique, de nos jours, l'opinion généralement admise est de considérer ce jeûne comme une coutume, conformément au troisième avis cité ci-dessus. A ce titre, le « Jeûne d'Esther » bénéfice de certains allégements quant à l'obligation de jeûner.

15. Les femmes enceintes (à partir de la fin du troisième mois) et les femmes dans les 24 mois qui suivent un accouchement (même si elles n'ont pas allaité) ne sont pas tenues de jeûner. De même, une personne faible ou légèrement souffrante peut être exemptée (après avoir obtenu l'accord d'une autorité rabbinique).

16. Les jeunes mariés, dans les sept jours de réjouissances qui suivent leur mariage, ne sont pas tenus de jeûner. Ils n’auront par ailleurs pas l'obligation de remplacer ce jeûne par un autre jour (de même que toutes les personnes qui sont exemptées du jeûne).

17. Toutefois, les personnes en bonne santé, même si elles se trouvent en voyage et que le jeûne leur est pénible, devront s'astreindre à jeûner. De même, il faut, à titre éducatif, initier les enfants à jeûner quelque temps avant l'âge de Bar Mitsva (ou Bat Mitsva).

Brith Milah le jour du jeûne

18. Lorsqu'une Brith Milah (circoncision) a lieu le jour du Jeûne d'Esther certains permettent au père de l'enfant au Mohel et au « Sandak »2, pour qui c'est un jour de fête, de ne pas jeûner (tout au moins après la cérémonie).

19. Lorsqu'il s'agit du Jeûne d'Esther qui est devancé au jeudi 11 Adar, tous sont d'accord qu'il est permis à ces trois personnes de ne pas jeûner.

20. Dans ce dernier cas, certains décisionnaires permettent même aux convives de prendre part à la Séoudat mitsva (repas servi en l'honneur de la circoncision), à condition d'observer le jeûne le lendemain (vendredi 12 Adar). Cet avis s'appuie sur la première opinion citée précédemment qui soutient que le Jeûne d'Esther peut être reporté en cas de nécessité. Il a cependant déjà été dit que cette opinion n'est pas celle qui est suivie.

« Anénou » récité par les fidèles

21. Les jours de jeûne collectif tel que le Jeûne d'Esther, le passage Anénoudoit être incorporé dans la prière de la Amida, à la 16ème bénédiction (« Choméa tefilah »). Dans ce passage nous invoquons la Miséricorde divine en ce jour de jeûne que nous observons.

22. La coutume chez les Achkénazim et ‘Habad est de ne pas mentionner ce passage à l'office du matin, de crainte de devoir interrompe le jeûne (pour des raisons de santé) après avoir déclaré dans ce passage que nous jeûnons. A l'office de l'après-midi ce passage peut être récité sans crainte, puisqu'un jeûne partiel (d'une demi-journée) aura déjà été observé.

23. Chez les Séfaradim, la coutume est néanmoins de le réciter dès l'office du matin. Selon eux la mention du jeûne qui est faite dans ce passage peut se rapporter au jeûne observé par l'ensemble de la communauté en ce jour (même si lui-même ne complétera pas le jeûne).

24. En cas d'oubli, il sera possible de reprendre avant d'avoir fait la mention du Nom de D.ieu à la conclusion de cette bénédiction (« Choméa téfilah »). Au delà, il n'y a pas lieu de reprendre. Il suffira de réciter ce passage à la fin de la Amida, avant le second « Yéhi ratsone ».

« Anénou » récité par l'officiant

25. Lors de la répétition de la Amida (aux offices du matin et de l'après-midi), l'officiant doit également mentionner ce passage. Dans son cas, ce passage prend la forme d'une bénédiction qui se conclut par « Baroukh... haoné léamo Israël bé-ète tsarah ». Cette bénédiction doit être intercalée entre la 7ère bénédiction (« Goël Israël ») et la 8ème bénédiction (« Rofé ‘holé amo Israël »).

26. En cas d'oubli, il sera possible de reprendre, tant que la mention du Nom de D.ieu à la conclusion de la 8ème bénédiction n'a pas été faite.

27. Au delà, ce passage devra être repris par l'officiant à la 16ème bénédiction (« Choméa téfilah »), sous la même forme qu'il a été récité par les fidèles (sans dire « haoné léamo Israël bé-ète tsarah »).

Chez ‘Habad et dans de nombreuses communautés la forme de bénédiction est conservée, et doit être combinée à la bénédiction « Choméa téfilah » sous la forme : « Baroukh... haoné léamo Israël bé-ète tsarah ve-choméa téfilah ».

28. Si l'oubli s'est prolongé au delà, l'officiant devra reprendre ce passage à la fin de la dernière bénédiction de la Amida qui conclut par « Hamévarekh èt amo Israël bachalom ». Chez ‘Habad la forme de bénédiction est encore maintenue dans ce cas.

29. En outre, cette bénédiction ne peut être récitée lors de la répétition de la Amida qu'on présence de 10 fidèles qui jeûnent ; telle est la coutume séfarade. Selon d'autres avis, la présence de 6 ou de 7 fidèles qui jeûnent est requise. Chez ‘Habad cette bénédiction est récitée en présence d'au moins 3 personnes qui jeûnent et de 7 autres qui ont mangé (à cause de leur état de santé) de manière « permissible » (en quantité faible et à intervalles espacés, selon les prescriptions de la Halakha).

30. De même l'officiant devra lui-même observer le jeûne pour être autorisé à officier. Dans le cas contraire (s'il est le seul à savoir officier), il ne lui sera pas permis de réciter le passage Anénou sous forme de bénédiction. Il devra le mentionner à la bénédiction de « Choméa téfilah » sous la même forme qu'il a été dit par les fidèles dans la Amida à voix basse. Il devra de plus modifier la formule : « Béyom tsom taaniténou » (en notre jour de jeûne) par : « Béyom tsom hataanite » (en ce jour de jeûne).

La lecture de la Torah

31. A l'occasion du jeûne, quel que soit le jour de la semaine, une lecture publique de la Torah est faite aux offices du matin et de l'après-midi. Cette lecture qui commence par les mots « Vayé'hal Moché » traite du pardon de la faute du Veau d'Or obtenu par Moïse.

32. Ces lectures ne peuvent avoir lieu qu'avec la participation d'au moins trois personnes qui observent le jeûne ; telle est la coutume chez ‘Habad. Dans d'autres communautés, la présence d'au moins six de ces personnes est exigée.

33. Trois personnes sont appelées à cette occasion. Seules les personnes qui observent le jeûne devront être appelées à cette lecture qui se fait en raison du jeûne.

34. Cependant, s'il arrive que quelqu'un qui ne jeûne pas ait été appelé à la lecture de l'office du matin, il sera autorisé à « monter » lorsque le jeûne a lieu un lundi ou un jeudi (puisque ces jours sont normalement des « jours de lecture »).

35. Si par contre, il a été appelé à l'office du matin un autre jour de la semaine, ou à l'office de l'après-midi quel que soit le jour de la semaine (dans ces cas la lecture se fait seulement à cause du jeûne), les avis sont partagés pour savoir s'il est autorisé à « monter ». Il devra donc veiller à ne pas être appelé. Si toutefois il est appelé et qu'il se trouve gêné (en raison de son statut religieux) d'avouer qu'il ne jeûne pas, il pourra accepter de « monter » en accord avec l'avis de ceux que le permettent.

36. Chez les Achkénazim et ‘Habad on a coutume de lire une Haftarah (réservée aux jours de jeûne) à l'issue de la lecture de la Torah à l'office de Min'ha. C'est le troisième appelé (qui est dans ce cas le Maftir) qui fait la lecture de la Haftarah accompagnée des bénédictions appropriées.

37. Lors de la lecture de la Torah le jour de jeûne, il est coutume chez les Achkénazim et ‘Habad que les fidèles disent à voix haute certains passages de cette lecture, qui sont ensuite repris par l'officiant.

38. A l'office de Min'ha, le jour de jeûne, la bénédiction des Cohanim doit être récitée par l'officiant lors de la répétition de la Amida, alors que celle-ci est généralement omise à cet office.

39. Le jour du « Jeûne d'Esther » qui a lieu la veille de Pourim (lorsque le jeûne n'est pas anticipé), les supplications quotidiennes (« ta'hanoun ») ne sont pas récitées à l'office de Min'ha en raison de la fête de Pourim qui commence dans la soirée.

Le « Ma’hatsit HaChékel »

40. En souvenir du « Ma’hatsit HaChékel » (Demi-Sicle) qui était jadis prélevé au mois d'Adar (voir chapitre 2), on a coutume de faire un don symbolique à la Tsédaka avant Pourim. Selon l'enseignement de nos Sages, ce fut grâce au mérite de la mitsva du « Ma’hatsit HaChékel » que les sombres projets d'Haman purent avorter.

41. Chez ‘Habad on a coutume de le faire le jour du Jeûne d'Esther, avant l'office de Min'ha, même lorsque le jeûne est devancé. Dans d'autres communautés, on a coutume de le faire le soir de Pourim, avant la lecture de la Méguila. En cas d'oubli, il est possible de le faire le matin de Pourim, avant la lecture de la Méguila, comme c'est la coutume dans certaines communautés.

42. En souvenir de ce « Demi-Sicle », on a coutume de donner une pièce dont la valeur est la moitié de la monnaie locale (1/2 euro en France par exemple). La coutume la plus répandue est de donner pour le « Ma’hatsit HaChékel » trois de ces pièces, en souvenir des trois offrandes que les Juifs ont apportèrent à Moïse pour la construction du « Michkane » (Sanctuaire) dans le désert.

43. Dans certaines communautés, la coutume veut que seuls ceux qui étaient tenus de donner le « Ma’hatsit HaChékel » à l'époque du Temple fassent cette donation. Il s'agit des hommes âgés de vingt ans et plus. Certains pensent qu'à partir de treize ans, les garçons étaient tenus d'apporter le « Ma’hatsit HaChékel ». Selon d'autres avis, les femmes aussi étaient tenues de faire ce prélèvement.

44. Dans d'autres communautés, la coutume est que le père fasse cette donation pour sa femme et pour chacun de ses enfants (quel que soit leur âge). Certains vont jusqu'à donner pour un enfant encore dans le ventre de sa mère.

Les Rabbis de ‘Habad avaient l'habitude de donner pour la Rabbanite et pour leurs enfants en bas âge. Dans tous les cas, celui qui a donné une fois pour son enfant est tenu de continuer à le faire les autres années.

45. Une coutume, jadis répandue, consistait à ce que les jours de jeûne, après l'office de Min'ha, le Rav de la communauté prononce un sermon devant la congrégation, afin d'éveiller les fidèles à la téchouvah (repentir), et à les encourager dans le service de D.ieu. Ces dernières années, à l'initiative du Rabbi de Loubavitch, cette coutume a été réintroduite, et connaît une grande diffusion.

'habad

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 19:37
Le Dix TevethUn jour qui marque plusieurs tragédies de l'histoire juive et qui sera commémoré cette année le dimanche 27 décembre.




Texte du Rabbin Berel Wein
Traduction : Monique Siac
Adapté par Aschkel 
Le 10 Teveth marque le début du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, qui allait mener à la destuction du Temple et à l'exil.

Le 10 Teveth est l'un des quatre jours de jeûne qui commémorent des périodes sombres de l'histoire juive. Les trois autres jours sont le 9 Av (le jour de la destruction des deux Temples de Jérusalem), le 17 Tammouz (le jour de la première brèche dans les murailles de Jérusalem par Titus et les légions romaines, en l'an 70) et le 3 Tichri (le jour de l'assassinat de Guedalya ben Ahiqam, le gouverneur de Judée nommé par Babylone. Il fut en fait tué le jour de Roch Hachana mais, en raison de la fête, le jeûne fut reporté au jour suivant).

Le 10 Teveth marque le début du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, le roi de Babylone, et les premiers assauts de la bataille qui allait détruire la ville et le Temple de Salomon, et voir également partir les Juifs pour un exil de 70 ans à Babylone. La date du 10 Teveth nous a été rapportée par le prophète Ezechiel qui se trouvait déjà à Babylone car il faisait partie du premier groupe de Juifs exilés par Nabuchodonosor onze ans avant la destruction du Temple.

Le 10 Teveth est considéré comme un jour de jeûne très important et très strict, à tel point qu'il est observé même s'il tombe un vendredi (veille de Chabbath) alors que nos autres jours de jeûne sont calculés de telle sorte qu'ils ne tombent jamais un vendredi, afin de ne pas gêner les préparatifs de Chabbath.

 

LA SEPTANTE

 

On a également associé tacitement au jeûne du 10 Teveth le souvenir d'autres évènements dont la date anniversaire se situe juste avant. Le 8 Teveth, le roi d'Egypte Ptolémée a obligé 70 sages juifs à se rassembler pour traduire la Bible hébraïque en grec. Bien que le Talmud rapporte que cette entreprise donna lieu à un véritable miracle (les 70 sages occupaient chacun une cellule séparée et ils donnèrent pourtant tous une traduction identique), l'opinion générale des rabbins de l'époque envers cette initiative fut nettement défavorable. Le Talmud rapporte que lorsque cette traduction fut rendue publique, "les ténèbres descendirent sur le monde".

La traduction grecque de la Bible servit à favoriser le projet des Juifs hellénisés d'introduire la culture grecque dans la vie juive.

Cette traduction, la Septante, fut utilisée quelques siècles plus tard lorsque l'Ancien Testament devint l'une des parties de la Bible chrétienne. La traduction grecque de la Bible servit également à favoriser le projet des Juifs hellénisés d'introduire la culture grecque dans la vie juive, et d'adapter le judaïsme aux valeurs et au mode de vie grecs.

Le fait que la Bible ait pu être traduite en grec donna à cette langue une respectabilité, une "cacherout", pour ainsi dire, qui eut de nombreux prolongements dans la société juive de l'époque, et sapa les efforts des rabbins qui luttaient contre la séduction exercée par la Grèce sur l'Israël d'alors.

 

LA MORT D'EZRA LE SCRIBE

 

Le 9 Teveth est considéré comme étant le jour de la mort d'Ezra le Scribe. Ce grand homme juif peut être comparé à Moïse lui-même d'après le Talmud : "Si la Torah n'avait pas été donnée grâce à Moïse, elle aurait pu être donnée à Israël par l'intermédiaire d'Ezra".

Ezra ramena à Jérusalem les Juifs qui avaient vécu en exil à Babylone. C'est sous sa direction et son inspiration , avec l'aide du Juif de cour Néhémie, que le second Temple fut construit , quoiqu' à une échelle beaucoup plus modeste et qu'il fût loin d'égaler la majesté du Temple de Salomon.

Ezra renouvela également l'alliance de Moïse entre Israël et Dieu, il mit un terme aux mariages mixtes qui s'étaient multipliés parmi les Juifs revenus à Jérusalem, il renforça l'observance publique et privée du Chabbath et créa les écoles et l'environnement intellectuel nécessaires pour faire progresser la connaissance et le développement de la loi orale du Sinaï parmi le peuple juif.

Ezra le Scribe était un homme plein de compassion, incorruptible, c'était un visionnaire inspiré, un érudit doué d'un grand charisme, et c'est grâce à lui que le judaïsme et les Juifs ont survécu jusqu'à ce jour. Il n'est donc pas étonnant que nous considérions le jour de sa mort comme un jour de tristesse dans le calendrier juif. Dans la mesure où il aurait été déraisonnable de jeûner trois jours de suite, les souvenirs qui s'attachent aux 8 et 9 Teveth furent incorporés dans le jeûne du 10 Teveth.

 

REGROUPER LES JOURS DE DEUIL

 

Les autorités rabbiniques ont choisi d'intégrer la commémoration de la Choah au 10 Teveth.

Les rabbins ont cherché à relier aux jours de jeûnes existants d'autres évènements tragiques, de manière à ne pas charger le calendrier de trop de jours d'affliction. C'est ainsi que le massacre des communautés juives de Worms, Speyers et Mayence par les Croisés en 1096 est commémoré lors du jeûne du 9 Av, bien que cette destruction ait eu lieu en d'autres mois.

Cette tendance à réduire le nombre de jours commémorant des évènements sombres devint une pratique courante dans le monde juif jusqu'à la Choah. Cependant, l'ampleur de la tragédie de la Choah étant sans précédent dans l'histoire du peuple juif en diaspora, il était légitime que la Knesset décide de choisir un jour particulier pour en commémorer le souvenir.

Toutefois, cette tendance des rabbins à réduire le nombre de jours de deuil a prévalu lorsqu'ils ont choisi d'intégrer la commémoration de la Choah au 10 Teveth pour tout un secteur de la population israélienne.

 


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